1) Les
catégories
2) Les
poudres
a)
Introduction
b)
Poudres pour fusil de
chasse
3) Balistique et autres
choses de la vie des morceaux de plomb
a)
Un peu
d’histoire
b)
Les calibres de
chasse
c)
Les
chokes
d)
Les munitions pour calibres
.22
e)
Les
ricochets
4) Le choix des
munitions
a)
Un
choix ?
b)
Les projectiles
spéciaux
c)
La 5,56 mm : une
munition controversée
5) Les
silencieux
6) Systèmes de réduction du
recul
7) Autres
accessoires
8) Les
blessures
9) Les
arcs
1ère : les
armes de guerre,
4ème : les
armes de défense (par exemple les armes de poing à grenailles, les armes dont le
projectile est propulsé par un gaz ou de l’air comprimé et dont l’énergie est
supérieure à 10 joules). Les tireurs et certaines personnes remplissant des
conditions bien particulières peuvent être autorisées par le préfet à acquérir
ces armes.
5ème : les
armes de chasse. Les armes à canon lisse ne comportent aucune formalité mais il
faut déclarer les autres. Pour un achat en armurerie vous devez remplir un
formulaire qui ira directement à votre préfecture. Les fusils à pompe doivent
être déclarés.
6ème : les
armes blanches. Les majeurs peuvent les acquérir sans formalité mais le port de
la plupart d’entre elles est interdit : baïonnette, sabre-baïonnette,
casse-tête, poignard, couteau poignard, matraque, canne à épée, canne plombée et
ferrée sauf celles qui ne sont ferrée qu’à un bout, arbalètes, fléaux, étoiles
de jet, coup de poing américain, lance-pierres de compétition et projecteur
hypodermique, généralement tout objet susceptible de constituer une arme
dangereuse pour la sécurité publique. Il peut donc aussi s’agir d’un cendrier,
d’un coussin, d’un meuble, tout objet dès lors que l’usage qui en est fait vise
à porter atteinte à l’intégrité corporelle d’une personne.
7ème : les
armes de salon ou de starter. Il faut aussi déclarer les armes de sport que l’on
achète. Les pistolets, même les armes de starters, sont interdits au port. Un
certain nombre d’armes de paint-ball, les armes à air comprimé ou à gaz dont
l’énergie est comprise entre 2 et 10 joules.
8ème : les
armes de collection. Liberté presque totale pour les armes à poudre noire datant
d’avant 1870 mais les armes de poing ne peuvent pas être
portées.
Port d’arme et transport
d’arme : un élément de
proximité avec le détenteur de l’arme, qui doit soit la porter sur lui, soit
pouvoir l’appréhender dans un délai extrêmement bref, et un élément
d’éloignement du domicile, le port des armes au domicile du détenteur n’étant
pas réprimé. Le port d’arme signifie d’avoir l’arme sur soi, dans un étui ou
non, de telle sorte que le détenteur de l’arme peut la saisir immédiatement et à
volonté. La loi reste très floue notamment pour la sixième
catégorie.
C’est le décret du 18 avril
1939 qui fixe les principes juridiques régissant le port et le transport des
armes. L’article 20 de ce décret dispose ainsi que le port d’armes de
1ère, 4ème, 6ème catégorie ou d’éléments
constitutifs des armes de 1ère et 4ème catégories ou de
munitions correspondantes est interdit ainsi que leur transport sans motif
légitime.
L’article 57 du décret du 6
mai 1995 dispose que le port et le transport des armes d’épaule et munitions des
catégories 5, 7 et 8 sont libres ; le port des armes de 1ère et
4ème catégories, des armes de poing de 7ème et
8ème catégories, des armes de 6ème catégorie nommément
désignées ainsi que, sans motif légitime le port des autres armes de la
6ème catégorie ; le transport sans motif légitime des armes et
munitions de 1ère et 4ème catégories, des armes de
6ème catégorie et des armes de poing de 7ème
catégorie.
La licence délivrée par une
fédération sportive vaut titre de transport légitime pour les tireurs sportifs
et pour les personnes transportant des armes de la 6ème catégorie,
pour la pratique du sport relevant de la dite fédération. Ces armes sont
transportées de manière à ne pas être immédiatement utilisables soit en
recourrant à un dispositif technique soit par démontage d’une de leur pièce de
sécurité.
Par dérogation, le port et
le transport des armes de 1ère et de 4ème catégories
acquises et détenues légalement dont l’emploi est permis pour la chasse, sont
autorisés pour l’exercice de cette activité et dans les conditions prévues par
arrêté conjoint de divers ministères.
Il faut souligner que le
port d’arme de 1ère ou 4ème catégories non chargée
constitue un port d’arme prohibé, idem si on transporte que des munitions.
Ainsi, le port de munitions pour le tireur sportif est interdit même si leur
transport est autorisé. Même chose pour des pièces.
Les personnes concernées par
les autorisations de port d’arme :
1- Les fonctionnaires et agents
des administrations publiques chargés d’un service de police ou de répression
sont autorisés à porter dans l’exercice où à l’occasion de leurs fonctions, les
armes et munitions qu’ils détiennent dans des conditions
régulières.
2- Les fonctionnaires et agents
des autres administrations exposés à des risques d’agression et notamment les
porteurs ou convoyeurs de valeurs ou de fonds peuvent bénéficier d’une
autorisation d’acquisition des armes de 1ère et 4ème
catégories. Les personnels susceptibles de bénéficier de ces autorisations sont
déterminés par arrêté conjoint des ministères concernés. L’arrêté d’autorisation
vaut port d’arme.
3- Les officiers et
sous-officiers d’actives, les officiers généraux du cadre de
réserve.
4- Les fonctionnaires et agents
de l’administration des douanes.
5- Les membres du personnel des
entreprises qui se trouvent dans l’obligation d’assurer la sécurité de leurs
biens ou le gardiennage de leurs immeubles.
Les sanctions : pour
les armes de 1ère et 4ème catégorie, les peines peuvent
aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 25.000 F d’amende et 3 ans et 25.000 F
d’amende pour la 6ème catégorie. Elles peuvent monter à dix ans pour
récidive ou si le transport d’armes est effectué par au moins deux personnes. La
confiscation d’arme est prononcée à titre de peine
supplémentaire.
a)
Introduction
Il existe deux types de poudre : les poudres brisantes (poudre noire, chloratés,...) et les poudres progressives (bien que toutes les poudres destinées à la propulsion d’un projectile soient plus ou moins progressives). Un autre avantage des poudres modernes (outre le fait d’être plus progressives) est d’être pyroxylées, c’est à dire sans fumée.
Le problème de la poudre noire vient du fait que sa
déflagration produit en moyenne 56% de résidus solides dont la majorité est
projetée en dehors du canon : fumée. Outre le problème de la fumée, cette
projection de particules solides augmente le recul de l’arme car le recul est
fonction d’une part de la puissance employée, d’autre part du poids total des
projectiles.
b) Poudres pour fusil de
chasse
La poudre T est la première des poudres
pyroxylées et est toujours utilisée de nos jours. Elle est composée de
nitrocellulose pure et de diphénylamine (2%) pour la stabiliser. Cet explosif ne
peut produire que des gaz et donne un volume gazeux quatre fois plus important
que le même volume de poudre noire. C’est une poudre dite en lamelles (et non en
poudre). C’est une poudre non poreuse à la nitrocellulose pure. Cette matière
est gélatinisée par malaxage avec un mélange d’acétone et d’acétate d’éthyle
puis stabilisé avec la diphénylamine. Elle est ensuite calandrée puis découpée
en grains ayant l’aspect de petites paillettes carrées. Elle est enfin tamisée
et lissée.
La poudre A a été abandonnée malgré le
fait qu’elle donnait des vitesses supérieures pour des pressions maximales
inférieures à celles de la poudre T. Les paillettes sont légèrement
graphitées.
La poudre
Ba6 est une
poudre progressive. L’effet des poudres progressives se traduit par le
déplacement du point de pression maxi dans le canon vers la bouche. Ces quelques
centimètres de retard, par un phénomène encore mal expliqué, provoquent une
atténuation du recul. Et s’il nécessite un renforcement du canon, il n’en permet
pas moins d’envoyer des charges plus lourdes que celles normalement afférente au
calibre. Ce sont ces armes qui sont dites Magnum. Cette poudre se présente sous
forme de petits bâtonnets de 0,7 mm de long pour 0,6 mm de diamètre. Même nature
que la T.
Attention, les poudres de
guerre ont un grainage qui les rend impropres à une rationnelle combustion à
basse pression car la pression dans les armes de petits calibres est de l’ordre
de 2500 kg, alors qu’elle ne doit pas dépasser les 600 kg pour les armes à
grenaille (la marge de sécurité est des 2/3 de la pression
d’épreuve).
Pour résumer, un corps de
petite masse en frappant un autre à grande vitesse produit des effets d’énergie
(cinétique), alors qu’un corps de grande masse animée de faible vitesse agit par
sa quantité de mouvement. Généralement ces deux éléments interviennent de
concert et se superposent.
a) Un peu
d’histoire
C’est vers le milieu du
18ème siècle que la grenaille de fonte céda le pas à celle de plomb.
Plusieurs points forts : fabrication plus facile, résultats plus meurtriers
(déformation), portée augmentée car plus forte est la densité d’un projectile,
plus il conserve sa vitesse. Pour fabriquer les grains, on fait fondre du plomb
en haut d’une tour de 40 mètres qu’on verse dans un tamis surplombant un bac
rempli d’eau. Les grains sont récupérés, tamisés, puis turbinés suivant leur
diamètre dans la plombagine qui finit de les arrondir et leur donne du
brillant.
Le plomb mou contient des
traces d’arsenic pour faciliter son modelage.
Le plomb durci contient de
l’antimoine ce qui diminue sa densité (11,10 contre 11,25) mais sa résistance à
l’écrasement est deux fois supérieure par rapport au plomb
mou.
Pour empêcher l’usure des
plombs au contact des parois des canons (plombage du canon), on recouvre le
plomb d’une couche d’un métal plus dur (cuivre ou nickel) ce qui améliore la
régularité des gerbes et fait que les plombs ne subissent aucune déformation au
départ du coup. Pour augmenter la dispersion des plombs, on peut leur donner des
formes cubiques ou de lentilles.
b) Les calibres de
chasse
Les calibres de chasse
donnent le nombre de charges que l’on peut faire avec une livre de plomb.
Ensuite, chaque charge peut contenir un nombre différent de plombs, plus ce
nombre sera important, plus le plomb sera léger et petit. Le diamètre des plombs
va de 5,25 mm à 1,25 mm par tranche de 0,25 mm. Les chevrotines appelées aussi
ballettes sont les plus gros plombs et vont du 8,65 mm au 5,65
mm.
c) Les
chokes
Un choke est le
rétrécissement d’un fusil de chasse vers sa bouche, afin d’allonger sa portée et
de réduire la dispersion de la gerbe. Suivant l’importance de cet étranglement
on parle de full choke, ¼ choke, demi choke... A 1,60 m de la bouche du canon
sans choke, la charge s’étale en forme de galette avec de suite une dispersion
assez grande. Avec un choke la charge s’allonge en un cône qui progresse pointe
en avant. Par la suite, l’allongement de la charge ne fait que s’accentuer pour
atteindre 3 à 4 m de longueur vers la limite de portée pratique. A cette portée
le groupement passe de 40 % sans choke à 70 % en moyenne.
On peut également placer au
bout du canon une espèce d’entonnoir qui dans un axe vertical donne peu de
débattement mais dont les parois dans l’axe horizontal s’inclinent rapidement
vers l’extérieur. Il permet de développer la gerbe surtout dans sa largeur et
permet d’augmenter ses chances de toucher une cible en mouvement ou plusieurs
personnes dans un groupe.
Les balles rondes sont les
plus imprécises.
d) Les munitions calibre
.22
comportent :
-
une cartouche genre
bosquette dite « conical ball » précise jusqu’à 25
m,
-
une cartouche .22 court
précise jusqu’à 50 m,
-
une cartouche .22 longue
précise jusqu’à 100 m,
-
la .22 Long Rifle pour le
tir jusqu’à 150 m,
avec maintenant de nouvelles
cartouches magnum.
Les balles .22 longues et LR
peuvent, tirées sous un angle de 25°, s’en aller à plus de 1200 m et tirées
verticalement, elles atteignent 700 à 800 m d’altitude. C’est dire si en
retombant, elles sont dangereuses pour quiconque en serait frappé, même en
amorti.
e) Les
ricochets
En pratique, on peut dire
qu’un choc n’est jamais ni absolument élastique, ni absolument mou. Quand
l’obstacle rencontré est assez dur pour ne pas être pénétré par le projectile,
deux phénomènes peuvent se produire :
1)
des ricochets lorsque
l’angle est inférieur à la valeur limite,
2)
l’écrasement du projectile,
qui éclate avec ou sans projection de parcelles. Il peut donc y avoir des
ricochets secondaires par fragmentation de projectiles de certaine importance,
mais ce ne sont pas les plus dangereux.
N’oubliez pas que l’eau est
incompressible et se comporte comme un solide à certaines vitesses et
angles.
Le général Journée
prétendait que, quelle que soit la vitesse qui anime une balle, elle cesse de
ricocher sur la terre quand son angle d’arrivée est supérieur à 13°. Cela nous
semble un peu faible, attendu que cela correspond à un tir à 7 ou 8 mètres
devant soi. L’angle du ricochet est en principe le double de l’angle
d’arrivée.
D’après les expériences du
général Journée, les projectiles sphériques ne ricochent plus pour le bois dur
vers 45° et 20° pour le bois tendre pour une vitesse dépassant les 150 m/s. En
fait les angles de ricochet sont extrêmement variables et une balle sphérique
arrivant à faible vitesse sur du chêne à un angle de 60° peut revenir presque
directement sur le tireur ! Attention aux rocailles. Le plomb peut même
ricocher sur la neige.
a) Un
choix ?
Le choix d’une munition
dépend avant tout de l’usage que l’on désire en faire. Nous prendrons le cas des
forces de l’ordre.
La munition doit disposer
d’une capacité de mise hors de combat de l’adversaire dans un temps assez court
sans pour autant le mettre hors de combat définitivement à tous les coups. La
capacité de pénétration est un facteur important. Soit l’on désire une munition
capable de traverser des blindages légers (pare-balles, portière de voiture,
cloison, porte, table, vitre sécurit...) soit l’on désire une balle qui soit
stoppée rapidement afin de ne pas blesser une tierce personne qui pourrait se
trouver derrière une cloison ou la cible elle-même. Elle doit être capable de
briser un os sans pour autant traverser la cage thoracique d’un humain et
disposer de suffisamment d’énergie pour blesser de nouveau. Le projectile ne
doit pas ricocher et sa flèche doit être à courte distance (moins de 25 m)
insignifiante.
b) Les projectiles
spéciaux.
Nous ne citerons pas les
projectiles perforants et autres « metal piercing » plus ou moins bien
nommé. Le NYPD a choisi un projectile en plomb nu « round-nose » 158
grains en .38 Special. D’autres services US emploient des projectiles
semi-wadcutter en plomb qui restent très populaires aux USA comme munition
d’arrêt. Le transfert d’énergie et l’apparition rapide d’hémorragies massives
sont obtenus par une déformation du projectile rapide et maximale. C’est dans ce
but qu’on été créées les balles à pointes creuses (problèmes d’alimentation pour
les systèmes des pistolets automatiques, en partie remédiés par un projectile
semi-chemisé).
Un autre axe de recherche
(perte rapide d’énergie cinétique pour éviter les balles perdues) est
l’augmentation de la vitesse initiale avec une diminution de la masse du
projectile. Le summum de la matière est la THV produite par SFM (Société
Française de Munition, fondé vers 1810). Il s’agit d’un projectile en alliage à
base de cuivre dont la forme très particulière favorise aussi bien la capacité à
traverser les corps durs que le transfert d’énergie dans un milieu semi-liquide
(par conséquent un freinage rapide). Les résultats sont
impressionnants.
Afin de favoriser les
blessures multiples, l’idée de placer plusieurs balles dans une seule cartouche
est très vite venue. Citons Silent Partner avec la MMI, un projectile de forme
classique suivi de deux petits cylindres de plomb.
Glaser avec les
« Safety Slugs » place dans une chemise classique de projectile
semi-blindé des plombs de très faible diamètre (cendrée) et le tout est refermé
à l’avant par un opercule en téflon. Deux avantages majeurs : la munition
éclate dès l’impact en libérant ses plombs dans toutes les parties touchées
créant un effet de polycriblage et si c’est un corps dur qui est touché,
l ‘éclatement évite tout ricochet.
Norma vient de développer
des cartouches de sécurité conçue pour respecter le très strict cahier des
charges de la police suédoise. La 9x19 mm possède une vitesse standard (355 m/s)
mais le projectile est un noyau plein en antimoine et une chemise en alliage
Cu/Zn en forme cylindro-tronconique. Les essais font ressortir une absence de
ricochet dans le bois ou l’acier jusqu’à 14°, une pénétration de 150 mm
rectiligne et sans expansion dans des cibles molles.
Calico vient de mettre sur
le marché (1999) deux projectiles non létaux. Des balles de calibre voisin des
armes de poing et qui en rencontrant un obstacle se pulvérisent en lâchant un
nuage de poivre (genre paint-ball) ; des munitions de la taille de grenade
(30 ou 35 mm) qui possède sur leur extrémité un gel collant efficace qui permet
lorsque le projectile rencontre une surface de rester coller puis d’envoyer
ensuite une décharge de 50.000 volts qui « courcircuite » le système
moteur chez l’homme (la victime ne peut plus contrôler ses mouvement ce qui
entraîne une chute et un état de vulnérabilité total qui dure environ dix
secondes).
Le CREL (centre de recherche
et d’étude de la logistique de la police nationale) a développé un projectile
(1997) de calibre 12 dont les effets dangereux sont supprimés au-delà de 150 m
et les limitent au-delà de 80 m. Le projectile PAL à double structure, qui est
propulsé à 350 m/s, comprend une âme métallique comparable aux perforateurs des
munitions sous-calibrées et une coque en plastique dont la particularité est
d’être déformable. Si la zone d’impact offre une résistance inférieure à celle
d’un tissu biologique, c’est tout le projectile qui se fraie son chemin sur une
distance de 10 cm. Si la dureté est supérieure à celle du tissu biologique
(gilet par balle type II, portière), la coque en plastique libère le perforateur
métallique (la flèche) qui profite d’un effet « marteau » pour
effectuer la pénétration. Le recul est de 60% de celui d’une munition de type
Brenneke.
La plus puissante munition
connue en 1997 est celle utilisée par l’Anthis SLAM de calibre 20x110 mm dont le
recul considérable est atténué par un système amortisseur placé au-dessus du
canon et utilisant les gaz pour effectuer une action de contre recul et par un
frein de bouche à trois étages. L’arme fonctionne en répétition manuelle, est
longue de 133 mm et pèse 17 kg avec un bipied et une lunette 6x42. Le canon est
long de 92 cm et la balle file à 850 m/s. C’est un fusil dit AMR
(anti-matériel).
c) La 5,56 mm : une
munition controversée
Le pouvoir vulnérant de la
5,56 mm.
Un projectile lorsqu’il
pénètre dans un corps humain creuse un tunnel. La 5,56 mm quant à elle à la
particularité de se fragmenter. La M193 fragmente environ 36 % de sa masse et la
SS109 ou M855 à elle une fragmentation de 50%. Ce phénomène n’a lieu que sur les
cent premiers mètres. La 5,56 mm n’est donc pas conforme aux conventions de la
Hayes et de Genève d’où la légende de cette mystérieuse onde de choc meurtrière
(après la « balle magique »). Selon ces conventions, une balle de
guerre ne doit ni se déformer, ni se fragmenter dans le corps humain (si elle
cautérisait en même temps se serait le top. Bientôt le paint-ball après les
sacs de sables biodégradables !). La fragmentation est peut-être un avantage
lorsque la balle pénètre dans le corps humain mais encore faut-il qu’elle y
pénètre. Des expériences ont démontré que chaque fois qu’elle rencontre un
obstacle, la 5,56 mm est soit déviée soit fragmentée. Un homme abrité derrière
un simple buisson ne pourrait recevoir que des éclats et risque fort de ne pas
être mis hors de combat. Abrité derrière une portière de voiture, il risque de
ne pas être atteint. Après 100 mètres par contre, elle traversera la portière,
le gars, le fauteuil et blessera un autre homme. Pour une 7,62 mm NATO ce
phénomène n’existe pas et elle traverse la portière ou le buisson et se fichera
dans le corps de l’ennemi. Néanmoins, la 5,56 mm ne se fragmente pas à tous les
coups comme en atteste l’anecdote suivante : le chef d’un état africain se
vit offrir un FAMAS. Notre homme désireux d’essayer sur-le-champ son nouveau
jouet, se rendit à son stand de tir personnel installé dans sa résidence mais
prévu pour les armes de poing. Les rafales qu’il tira non seulement traversèrent
la cible mais aussi les matériaux placés en arrière de celle-ci et chargés
d’arrêter les balles (la cible a pu ralentir suffisamment les balles pour passer
le seuil de fragmentation ?). Le cuisinier qui avait eu la malencontreuse
idée de passer dans le couloir derrière la salle au même moment stoppa une 5,56
au moyen de sa tête.
En 1970 le programme SAW
(Squad Automatic Weapon) fut lancé. La munition devait être capable de percer un
casque individuel à 800 m et une traçante devait laisser une trace visible
jusqu’à 800 m. Le poids maxi de l’arme approvisionnée à 200 cartouches devait
être de 9,6 kg et seule la 5,56 mm pouvait répondre à ce critère de poids. Les
performances de la M193 étaient par contre plus que médiocres après 500 m. Ce
fut la munition belge SS109 qui en 1979 remporta la course (face à la US XM777).
Mais pour réaliser ses performances, la SS109 (M855 pour US Army) devait être
tirée d’un canon rayé au pas de 178 mm alors que la plupart des FA étaient rayés
au pas de 305 mm ce qui entraîne une perte d’environ 30 % de ses performances
tout en restant supérieures à celles de la XM777. Le M16 A2 possède maintenant
un pas de 178 mm.
GIAT est actuellement en
train de développer une 5,56 mm dite à pouvoir de perforation amélioré (PPA) qui
est capable de traverser 12 mm de blindage, autrement dit les VTT n’offrent plus
de protection face aux armes légères de l’infanterie. La 5,56 n’est donc pas une
si mauvaise munition que cela mais ce n’est pas encore la munition idéale. Un
calibre plus petit doit être regardé avec une grande méfiance (de préférence
s’orienter vers du 6 ou 6,5 mm). Mais dans n’importe quel cas, nous vous
recommandons de ne pas lésiner sur les munitions si vous voulez mettre hors
d’état de nuire un adversaire.
La 5,45 x 39 mm soviétique
ne se déforme pas ni se fragmente mais par contre elle bascule deux fois sur
elle-même sur une trajectoire de pénétration supérieure à 50 cm. Ce phénomène
provoque des dégâts considérables. Idem pour la 7,62 mm OTAN mais elle ne fait
qu’une bascule sur 50 cm. Les petits calibres ont aussi tendances à remonter
après avoir pénétrer.
Armes utilisant le 5,56
mm :
-
Galil israélien
(rayures : 6 à droite au pas de 305 mm)
-
Beretta AR 70/90 (pas de 178
mm)
-
M16 A2 USA (pas de 178
mm)
-
HK 33 allemand (178 voir 305
mm)
-
Steyr AUG 77 autrichien (228
mm)
-
SA 80 anglais (180
mm)
-
FAMAS G1 (228
mm)
-
FAMAS F1 (3 à droite au pas
de 305 mm).
Le pas de 228 mm est un pas
moyen permettant de tirer les différents types de munitions 5,56 mm existantes
sans trop de pertes de performances.
Une grande part du bruit de
l’arme est causée par la détente explosive des gaz de propulsion dans
l’atmosphère. Une autre part vient de la balle « sifflant dans
l’air », notamment lorsque celle-ci est supersonique. Une troisième part
vient du bruit du mécanisme en action (choc des pièces métalliques les unes
contre les autres). Une quatrième part vient de l’impact des balles et des
douilles.
L’arme parfaite serait donc
un pistolet monocoup à culasse verrouillée avec une munition
subsonique.
Pour rendre une arme la plus
silencieuse possible, il faut que les gaz passent tous par le silencieux. Les
revolvers sont donc impropres à l’utilisation de silencieux car il existe un
jour entre le canon et le barillet nécessaire pour que la rotation du barillet
se fasse avec le moins de frottement possible. Les gaz fuient par ce jour
d’autant plus qu’ils sont bloqués à la bouche par le silencieux. Il exista
toutefois un revolver, le Nagant, dont le barillet avançait lors du tir pour
assurer l’étanchéité, mais il s’agit d’une exception (Lancé en fabrication en 1892 adopté en 1895
par les russes, cette arme conçu par un français avait ceci d’original que la
balle était entièrement enveloppée par une chemise de métal et affectait une
forme légèrement fuselée. Au moment du chargement, la cartouche dépassait
légèrement à l’avant du barillet. En armant, tout le barillet se déplaçait vers
l’avant, ce qui introduisait dans le canon l’extrémité de la cartouche.
L’étanchéité était faite. Il exista en simple et double action en calibre 7,62
mm).
Tout le monde connaît le « bang » du franchissement du mur du son. Si vous désirez donc ne faire aucun bruit avec votre arme, il est impératif d’utiliser des munitions subsoniques. Vient ensuite le problème des armes automatiques en petits calibres dont les munitions réglementaires sont généralement supersoniques. Il existe deux solutions : soit utiliser des munitions de calibres identiques mais subsoniques (on augmente généralement le poids de la balle pour compenser la perte de vitesse afin de conserver le plus possible l’effet vulnérant) ce qui entraînera le plus souvent une baisse importante des qualités de l’arme (précision, portée, puissance) et des problèmes de réarmement car la pression dans la chambre n’est plus suffisant (à moins de changer le mécanisme : ressort moins puissant...) ; soit utiliser des silencieux adaptés pour absorber un maximum de gaz et diminuer d’autant l’énergie cinétique de la balle et donc sa vitesse mais ce système nécessite un volume important et donc un allongement de l’arme important ainsi que son poids. On peut supprimer l’allongement en trouant le canon sur toute sa longueur et en plaçant ainsi un silencieux fixe mais l’encrassage est rapide et l’entretien malaisé.
Toutefois, l’intérêt d’un
silencieux avec l’utilisation de projectiles supersoniques n’est pas nul. Le
« bang » sonique est une réaction à la masse d’air à haute vitesse
repoussée par le projectile lors de son vol. Ainsi la source sonore est le
projectile et non pas l’arme et ainsi la source sonore se déplace. Diverses
expériences effectuées par l’US Army entre les années 50 et 70 nous indiquent
que pour le tir d’une munition supersonique dont on a supprimé les bruits de
départ, la perception de la position du tireur n’est possible que si
l’observateur soit placé en arrière du tireur, dans l’axe de tir. Les autres
observateurs ne pourront que repérer la direction générale et pour un
observateur placé dans l’axe de tir et dans sa direction, il sera impossible de
déterminer la direction de la source sonore. L’intérêt est de conserver les
qualités balistiques de la munition et l’arme demande beaucoup moins de
modifications (un filetage pour fixer le silencieux).
En ce qui concerne les bruits dus au mécanisme, le mieux est d’utiliser des modèles d’armes spéciaux. Pour prendre en exemple le Heckler & Koch MP5SD, PM moderne à silencieux intégré dont la culasse est calée (une bonne chose pour le bruit mais aussi pour la précision des tirs en rafale) est équipé d’obturateurs en caoutchouc. Ils permettent en général le tir d’un ou deux chargeurs. Efficaces avec des munitions subsoniques, ils le sont moins avec des supersoniques et de plus le tir en rafale les transforme très vite en bouillie.
Un autre problème survient
lors de l’utilisation d’armes équipées de silencieux. Si le canon est non fixe
et si le silencieux est monté directement dessus, il augmente la masse en
mouvement et donc le recul de l’arme et son relèvement. Il diminue aussi
l’efficacité du ressort et peut entraîner des accidents de chargement fréquents.
Sinon, il augmente le poids de l’arme et modifie son équilibre, il peut masquer
les organes de visée. Le mieux est d’utiliser une arme spéciale avec silencieux
intégré.
En 1998, Stopson a sorti un
atténuateur sonore pour fusil de calibre 12.
Les freins de bouche sont des
orifices pratiqués près de la bouche du canon qui en permettant l’évacuation
d’une partie des gaz dans d’autres directions que le prolongement du canon
diminuent le recul de l’arme, ainsi que son relèvement. En contrepartie, la
détonation est bien plus forte (sonorité) et le projectile reçoit un peu moins
d’énergie. C’est le système le plus simple à mettre en place sur une arme et est
surtout intéressant pour la diminution du relèvement de
l’arme.
Il existe des compensateurs de recul
additionnels pour de nombreuses armes de poings qui amortissent et réduisent le recul. Ils sont composés
d’un piston qui remplace la tige-guide du ressort principal. Le relèvement est
sensiblement réduit et le choc sur la carcasse est réduit jusqu’à 90%. Le tir
est ainsi plus agréable et la durée de vie de l’arme est rallongée. Les
amortisseurs sont en acier inox fonctionnant avec des modules en polymère de
forme spéciale.
Un autre système
d’amortisseur créer par Stopson utilise les gaz qui sont déviés vers l’arrière
dans un cylindre afin d’effectuer un effet de contre recul. Elle permet de tirer
des munitions de 20x110 mm.
Pour calculer la vitesse de
recul d’une arme, il suffit de prendre la quantité de mouvement du projectile et
de la diviser par le poids de l’arme (Qm = m .V ==> V = Qm / m). Ceci est
valable sans les compensateurs de recul. Il est reconnu que 5 m/s est un maxi
pour que le recul d’un fusil de chasse soit acceptable.
Les armes de guerre ne sont
pas faites pour la chasse, car elles sont conçues pour blesser et non pour tuer.
Voici des statistiques sur les blessures de guerre :
25% de mortelles,
15% de graves (fracture d’os),
60% de légères.
Si on utilise une balle
molle avec peu de vitesse, on peut, en le touchant, paralyser un membre durant
un court instant. Souvent pratiquer pour neutraliser et désarmer un
malfaiteur.
Lorsqu’un projectile frappe
une cible avec une force vive dépassant le double de son poids, il produit ce
qu’on appelle un effet explosif. Cet effet peut se manifester de différentes
façons. Des organes mous mais compacts (cerveau, foie, rate) ou remplis de
liquide (vessie, estomac) sont tout comme les liquides qu’ils sont imprégnés,
incompressibles. Ils réagissent au choc comme un corps dur. La boîte crânienne
éclate littéralement et se vide par projection de matières cervicales, le foie
ou la vessie reçoivent une violente commotion qui, sans doute par
« rebondissement » se communique à tout l’organe, le broie et le
déchire.
Quand un projectile (en
plomb nu) arrive avec une énergie cinétique 2 fois supérieure au poids de la
cible, et qu’il rencontre un os résistant, le projectile se déchire en même
temps que l’os éclate. Les débris de l’un et de l’autre sont projetés
quelquefois hors de la cible tout en causant d’irréparables dégâts dans les
tissus qu’ils traversent. Une simple balle pleine en plomb mou arrivant dans ces
conditions (F = 2P) cause des effets aussi extraordinaires et encore plus sûrs
qu’avec une véritable balle explosive. En pareil cas le plomb durci se fragmente
peut-être encore plus que le plomb mou, mais les effets sont quasi
similaires.
Mieux que se fragmenter, une
balle en plomb peut aller jusqu’à se pulvériser quand sa vitesse restante
dépasse 300 m/s et ce quel que soit son angle d’arrivée
En tirant des gerbes de
petits plombs, on diminue les risques d’effets explosifs car même si la cible
est touchée par une dizaine de plombs, ce n’est pas d’une puissance de choc
globale que la cible est victime, mais d’une très rapide succession de chocs. Le
résultat n’en est pas moins la mort instantanée. Cela vient de la gerbe de plomb
qui s’étale en longueur, de plus en plus à partir des premiers mètres au sortir
du canon. Et d’autant plus que le canon est choké. En conséquence, les plombs
n’arrivent pas simultanément sur la cible.
Toutefois, il peut arriver
que même en tirant des petits plombs à distance normale, l’effet explosif se
produise. Cela provient que soit par le fruit du hasard, plusieurs plombs
frappent l’animal dans le même centième de seconde, soit que plusieurs plombs se
soit agglutiner et forment une grappe de plombs dont l’énergie réalise la
formule F = 2P.
A noter que l’effet explosif
n’est pas nécessairement visible du côté de l’entrée du projectile, les dégâts
étant le plus souvent internes. Et s’il y a sortie de débris, c’est du côté
opposé qu’il faut chercher.
Ce n’est pas l’énergie
cinétique qui tue, mais seulement le projectile et à condition qu’il atteigne un
organe vital. La mort par sidération due au choc hydrodynamique ne peut se
produire avec des gros calibres que pour des animaux de moins de 100
kg.
Le sanglier et le canard,
même le cœur en charpie, ne meurent que quelques secondes plus tard, sans
accuser le coup.
Calibres |
.600 |
.577 |
.450 |
.405 |
8
mm |
12 |
|
15,25
mm |
14,8
mm |
11,5
mm |
10,5
mm |
|
|
Poids de la balle
(g) |
60 |
50 |
31 |
19.5 |
15 |
37 |
V0
(m/s) |
600 |
590 |
620 |
655 |
630 |
350 |
V25m |
563 |
553 |
583 |
618 |
605 |
320 |
Poids du gibier en
rapport avec la force vive |
2400
kg |
1950
kg |
1300
kg |
950
kg |
750
kg |
500
kg |
Pénétration moyenne
(cm) |
90 |
80 |
87 |
68 |
90 |
23 |
Capacité meurtrière du
projectile |
10 |
9 |
6 |
6 |
4 |
9 |
La balle MF de calibre 12
permet d’arrêter sur-le-champ un sanglier de 160 kg et de l’abattre à cent
mètres et à cette même distance, de briser les os d’animaux de 300
kg.
Le saule donne des arcs
médiocres car il ne possède pas la puissante élasticité du frêne ou de l'if. Le
noyer et le chêne sont trop cassants ; l'aulne trop faible ; le châtaignier
convient assez bien. Pour les flèches, l'if convient fort bien car il est
poison, notamment son écorce, le saule convient également, en particulier les
jeunes pousses.