Armes à feu et accessoires

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Sommaire

 

1) Les catégories

 

2) Les poudres

a)    Introduction

b)    Poudres pour fusil de chasse

 

3) Balistique et autres choses de la vie des morceaux de plomb

a)    Un peu d’histoire

b)    Les calibres de chasse

c)    Les chokes

d)    Les munitions pour calibres .22

e)    Les ricochets

 

4) Le choix des munitions

a)    Un choix ?

b)    Les projectiles spéciaux

c)    La 5,56 mm : une munition controversée

 

5) Les silencieux

 

6) Systèmes de réduction du recul

 

7) Autres accessoires

 

8) Les blessures

 

9) Les arcs

 

 


 

1) Les Catégories

 

1ère : les armes de guerre,

4ème : les armes de défense (par exemple les armes de poing à grenailles, les armes dont le projectile est propulsé par un gaz ou de l’air comprimé et dont l’énergie est supérieure à 10 joules). Les tireurs et certaines personnes remplissant des conditions bien particulières peuvent être autorisées par le préfet à acquérir ces armes.

5ème : les armes de chasse. Les armes à canon lisse ne comportent aucune formalité mais il faut déclarer les autres. Pour un achat en armurerie vous devez remplir un formulaire qui ira directement à votre préfecture. Les fusils à pompe doivent être déclarés.

6ème : les armes blanches. Les majeurs peuvent les acquérir sans formalité mais le port de la plupart d’entre elles est interdit : baïonnette, sabre-baïonnette, casse-tête, poignard, couteau poignard, matraque, canne à épée, canne plombée et ferrée sauf celles qui ne sont ferrée qu’à un bout, arbalètes, fléaux, étoiles de jet, coup de poing américain, lance-pierres de compétition et projecteur hypodermique, généralement tout objet susceptible de constituer une arme dangereuse pour la sécurité publique. Il peut donc aussi s’agir d’un cendrier, d’un coussin, d’un meuble, tout objet dès lors que l’usage qui en est fait vise à porter atteinte à l’intégrité corporelle d’une personne.

7ème : les armes de salon ou de starter. Il faut aussi déclarer les armes de sport que l’on achète. Les pistolets, même les armes de starters, sont interdits au port. Un certain nombre d’armes de paint-ball, les armes à air comprimé ou à gaz dont l’énergie est comprise entre 2 et 10 joules.

8ème : les armes de collection. Liberté presque totale pour les armes à poudre noire datant d’avant 1870 mais les armes de poing ne peuvent pas être portées.

 

Port d’arme et transport d’arme : un élément de proximité avec le détenteur de l’arme, qui doit soit la porter sur lui, soit pouvoir l’appréhender dans un délai extrêmement bref, et un élément d’éloignement du domicile, le port des armes au domicile du détenteur n’étant pas réprimé. Le port d’arme signifie d’avoir l’arme sur soi, dans un étui ou non, de telle sorte que le détenteur de l’arme peut la saisir immédiatement et à volonté. La loi reste très floue notamment pour la sixième catégorie.

C’est le décret du 18 avril 1939 qui fixe les principes juridiques régissant le port et le transport des armes. L’article 20 de ce décret dispose ainsi que le port d’armes de 1ère, 4ème, 6ème catégorie ou d’éléments constitutifs des armes de 1ère et 4ème catégories ou de munitions correspondantes est interdit ainsi que leur transport sans motif légitime.

L’article 57 du décret du 6 mai 1995 dispose que le port et le transport des armes d’épaule et munitions des catégories 5, 7 et 8 sont libres ; le port des armes de 1ère et 4ème catégories, des armes de poing de 7ème et 8ème catégories, des armes de 6ème catégorie nommément désignées ainsi que, sans motif légitime le port des autres armes de la 6ème catégorie ; le transport sans motif légitime des armes et munitions de 1ère et 4ème catégories, des armes de 6ème catégorie et des armes de poing de 7ème catégorie.

La licence délivrée par une fédération sportive vaut titre de transport légitime pour les tireurs sportifs et pour les personnes transportant des armes de la 6ème catégorie, pour la pratique du sport relevant de la dite fédération. Ces armes sont transportées de manière à ne pas être immédiatement utilisables soit en recourrant à un dispositif technique soit par démontage d’une de leur pièce de sécurité.

Par dérogation, le port et le transport des armes de 1ère et de 4ème catégories acquises et détenues légalement dont l’emploi est permis pour la chasse, sont autorisés pour l’exercice de cette activité et dans les conditions prévues par arrêté conjoint de divers ministères.

Il faut souligner que le port d’arme de 1ère ou 4ème catégories non chargée constitue un port d’arme prohibé, idem si on transporte que des munitions. Ainsi, le port de munitions pour le tireur sportif est interdit même si leur transport est autorisé. Même chose pour des pièces.

 

Les personnes concernées par les autorisations de port d’arme :

1-     Les fonctionnaires et agents des administrations publiques chargés d’un service de police ou de répression sont autorisés à porter dans l’exercice où à l’occasion de leurs fonctions, les armes et munitions qu’ils détiennent dans des conditions régulières.

2-     Les fonctionnaires et agents des autres administrations exposés à des risques d’agression et notamment les porteurs ou convoyeurs de valeurs ou de fonds peuvent bénéficier d’une autorisation d’acquisition des armes de 1ère et 4ème catégories. Les personnels susceptibles de bénéficier de ces autorisations sont déterminés par arrêté conjoint des ministères concernés. L’arrêté d’autorisation vaut port d’arme.

3-     Les officiers et sous-officiers d’actives, les officiers généraux du cadre de réserve.

4-     Les fonctionnaires et agents de l’administration des douanes.

5-     Les membres du personnel des entreprises qui se trouvent dans l’obligation d’assurer la sécurité de leurs biens ou le gardiennage de leurs immeubles.

 

Les sanctions : pour les armes de 1ère et 4ème catégorie, les peines peuvent aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 25.000 F d’amende et 3 ans et 25.000 F d’amende pour la 6ème catégorie. Elles peuvent monter à dix ans pour récidive ou si le transport d’armes est effectué par au moins deux personnes. La confiscation d’arme est prononcée à titre de peine supplémentaire.

 

 

 

2) Les poudres

 

a) Introduction

Il existe deux types de poudre : les poudres brisantes (poudre noire, chloratés,...) et les poudres progressives (bien que toutes les poudres destinées à la propulsion d’un projectile soient plus ou moins progressives). Un autre avantage des poudres modernes (outre le fait d’être plus progressives) est d’être pyroxylées, c’est à dire sans fumée.

Le problème de la poudre noire vient du fait que sa déflagration produit en moyenne 56% de résidus solides dont la majorité est projetée en dehors du canon : fumée. Outre le problème de la fumée, cette projection de particules solides augmente le recul de l’arme car le recul est fonction d’une part de la puissance employée, d’autre part du poids total des projectiles.

 

b) Poudres pour fusil de chasse

La poudre T est la première des poudres pyroxylées et est toujours utilisée de nos jours. Elle est composée de nitrocellulose pure et de diphénylamine (2%) pour la stabiliser. Cet explosif ne peut produire que des gaz et donne un volume gazeux quatre fois plus important que le même volume de poudre noire. C’est une poudre dite en lamelles (et non en poudre). C’est une poudre non poreuse à la nitrocellulose pure. Cette matière est gélatinisée par malaxage avec un mélange d’acétone et d’acétate d’éthyle puis stabilisé avec la diphénylamine. Elle est ensuite calandrée puis découpée en grains ayant l’aspect de petites paillettes carrées. Elle est enfin tamisée et lissée.

La poudre A a été abandonnée malgré le fait qu’elle donnait des vitesses supérieures pour des pressions maximales inférieures à celles de la poudre T. Les paillettes sont légèrement graphitées.

La poudre Ba6 est une poudre progressive. L’effet des poudres progressives se traduit par le déplacement du point de pression maxi dans le canon vers la bouche. Ces quelques centimètres de retard, par un phénomène encore mal expliqué, provoquent une atténuation du recul. Et s’il nécessite un renforcement du canon, il n’en permet pas moins d’envoyer des charges plus lourdes que celles normalement afférente au calibre. Ce sont ces armes qui sont dites Magnum. Cette poudre se présente sous forme de petits bâtonnets de 0,7 mm de long pour 0,6 mm de diamètre. Même nature que la T.

 

Attention, les poudres de guerre ont un grainage qui les rend impropres à une rationnelle combustion à basse pression car la pression dans les armes de petits calibres est de l’ordre de 2500 kg, alors qu’elle ne doit pas dépasser les 600 kg pour les armes à grenaille (la marge de sécurité est des 2/3 de la pression d’épreuve).

 

 

 

3) Balistique et autres choses de la vie des morceaux de plomb

 

Pour résumer, un corps de petite masse en frappant un autre à grande vitesse produit des effets d’énergie (cinétique), alors qu’un corps de grande masse animée de faible vitesse agit par sa quantité de mouvement. Généralement ces deux éléments interviennent de concert et se superposent.

 

a) Un peu d’histoire

C’est vers le milieu du 18ème siècle que la grenaille de fonte céda le pas à celle de plomb. Plusieurs points forts : fabrication plus facile, résultats plus meurtriers (déformation), portée augmentée car plus forte est la densité d’un projectile, plus il conserve sa vitesse. Pour fabriquer les grains, on fait fondre du plomb en haut d’une tour de 40 mètres qu’on verse dans un tamis surplombant un bac rempli d’eau. Les grains sont récupérés, tamisés, puis turbinés suivant leur diamètre dans la plombagine qui finit de les arrondir et leur donne du brillant.

Le plomb mou contient des traces d’arsenic pour faciliter son modelage.

Le plomb durci contient de l’antimoine ce qui diminue sa densité (11,10 contre 11,25) mais sa résistance à l’écrasement est deux fois supérieure par rapport au plomb mou.

Pour empêcher l’usure des plombs au contact des parois des canons (plombage du canon), on recouvre le plomb d’une couche d’un métal plus dur (cuivre ou nickel) ce qui améliore la régularité des gerbes et fait que les plombs ne subissent aucune déformation au départ du coup. Pour augmenter la dispersion des plombs, on peut leur donner des formes cubiques ou de lentilles.

 

b) Les calibres de chasse

Les calibres de chasse donnent le nombre de charges que l’on peut faire avec une livre de plomb. Ensuite, chaque charge peut contenir un nombre différent de plombs, plus ce nombre sera important, plus le plomb sera léger et petit. Le diamètre des plombs va de 5,25 mm à 1,25 mm par tranche de 0,25 mm. Les chevrotines appelées aussi ballettes sont les plus gros plombs et vont du 8,65 mm au 5,65 mm.

 

c) Les chokes

Un choke est le rétrécissement d’un fusil de chasse vers sa bouche, afin d’allonger sa portée et de réduire la dispersion de la gerbe. Suivant l’importance de cet étranglement on parle de full choke, ¼ choke, demi choke... A 1,60 m de la bouche du canon sans choke, la charge s’étale en forme de galette avec de suite une dispersion assez grande. Avec un choke la charge s’allonge en un cône qui progresse pointe en avant. Par la suite, l’allongement de la charge ne fait que s’accentuer pour atteindre 3 à 4 m de longueur vers la limite de portée pratique. A cette portée le groupement passe de 40 % sans choke à 70 % en moyenne.

On peut également placer au bout du canon une espèce d’entonnoir qui dans un axe vertical donne peu de débattement mais dont les parois dans l’axe horizontal s’inclinent rapidement vers l’extérieur. Il permet de développer la gerbe surtout dans sa largeur et permet d’augmenter ses chances de toucher une cible en mouvement ou plusieurs personnes dans un groupe.

Les balles rondes sont les plus imprécises.

 

d) Les munitions calibre .22 comportent :

-         une cartouche genre bosquette  dite « conical ball » précise jusqu’à 25 m,

-         une cartouche .22 court précise jusqu’à 50 m,

-         une cartouche .22 longue précise jusqu’à 100 m,

-         la .22 Long Rifle pour le tir jusqu’à 150 m,

avec maintenant de nouvelles cartouches magnum.

Les balles .22 longues et LR peuvent, tirées sous un angle de 25°, s’en aller à plus de 1200 m et tirées verticalement, elles atteignent 700 à 800 m d’altitude. C’est dire si en retombant, elles sont dangereuses pour quiconque en serait frappé, même en amorti.

 

e) Les ricochets

En pratique, on peut dire qu’un choc n’est jamais ni absolument élastique, ni absolument mou. Quand l’obstacle rencontré est assez dur pour ne pas être pénétré par le projectile, deux phénomènes peuvent se produire :

1)      des ricochets lorsque l’angle est inférieur à la valeur limite,

2)      l’écrasement du projectile, qui éclate avec ou sans projection de parcelles. Il peut donc y avoir des ricochets secondaires par fragmentation de projectiles de certaine importance, mais ce ne sont pas les plus dangereux.

N’oubliez pas que l’eau est incompressible et se comporte comme un solide à certaines vitesses et angles.

Le général Journée prétendait que, quelle que soit la vitesse qui anime une balle, elle cesse de ricocher sur la terre quand son angle d’arrivée est supérieur à 13°. Cela nous semble un peu faible, attendu que cela correspond à un tir à 7 ou 8 mètres devant soi. L’angle du ricochet est en principe le double de l’angle d’arrivée.

D’après les expériences du général Journée, les projectiles sphériques ne ricochent plus pour le bois dur vers 45° et 20° pour le bois tendre pour une vitesse dépassant les 150 m/s. En fait les angles de ricochet sont extrêmement variables et une balle sphérique arrivant à faible vitesse sur du chêne à un angle de 60° peut revenir presque directement sur le tireur ! Attention aux rocailles. Le plomb peut même ricocher sur la neige.

 

 

 

4) Le choix des munitions

 

a) Un choix ?

Le choix d’une munition dépend avant tout de l’usage que l’on désire en faire. Nous prendrons le cas des forces de l’ordre.

La munition doit disposer d’une capacité de mise hors de combat de l’adversaire dans un temps assez court sans pour autant le mettre hors de combat définitivement à tous les coups. La capacité de pénétration est un facteur important. Soit l’on désire une munition capable de traverser des blindages légers (pare-balles, portière de voiture, cloison, porte, table, vitre sécurit...) soit l’on désire une balle qui soit stoppée rapidement afin de ne pas blesser une tierce personne qui pourrait se trouver derrière une cloison ou la cible elle-même. Elle doit être capable de briser un os sans pour autant traverser la cage thoracique d’un humain et disposer de suffisamment d’énergie pour blesser de nouveau. Le projectile ne doit pas ricocher et sa flèche doit être à courte distance (moins de 25 m) insignifiante.

 

 

b) Les projectiles spéciaux.

Nous ne citerons pas les projectiles perforants et autres « metal piercing » plus ou moins bien nommé. Le NYPD a choisi un projectile en plomb nu « round-nose » 158 grains en .38 Special. D’autres services US emploient des projectiles semi-wadcutter en plomb qui restent très populaires aux USA comme munition d’arrêt. Le transfert d’énergie et l’apparition rapide d’hémorragies massives sont obtenus par une déformation du projectile rapide et maximale. C’est dans ce but qu’on été créées les balles à pointes creuses (problèmes d’alimentation pour les systèmes des pistolets automatiques, en partie remédiés par un projectile semi-chemisé).

Un autre axe de recherche (perte rapide d’énergie cinétique pour éviter les balles perdues) est l’augmentation de la vitesse initiale avec une diminution de la masse du projectile. Le summum de la matière est la THV produite par SFM (Société Française de Munition, fondé vers 1810). Il s’agit d’un projectile en alliage à base de cuivre dont la forme très particulière favorise aussi bien la capacité à traverser les corps durs que le transfert d’énergie dans un milieu semi-liquide (par conséquent un freinage rapide). Les résultats sont impressionnants.

Afin de favoriser les blessures multiples, l’idée de placer plusieurs balles dans une seule cartouche est très vite venue. Citons Silent Partner avec la MMI, un projectile de forme classique suivi de deux petits cylindres de plomb.

Glaser avec les « Safety Slugs » place dans une chemise classique de projectile semi-blindé des plombs de très faible diamètre (cendrée) et le tout est refermé à l’avant par un opercule en téflon. Deux avantages majeurs : la munition éclate dès l’impact en libérant ses plombs dans toutes les parties touchées créant un effet de polycriblage et si c’est un corps dur qui est touché, l ‘éclatement évite tout ricochet.

Norma vient de développer des cartouches de sécurité conçue pour respecter le très strict cahier des charges de la police suédoise. La 9x19 mm possède une vitesse standard (355 m/s) mais le projectile est un noyau plein en antimoine et une chemise en alliage Cu/Zn en forme cylindro-tronconique. Les essais font ressortir une absence de ricochet dans le bois ou l’acier jusqu’à 14°, une pénétration de 150 mm rectiligne et sans expansion dans des cibles molles.

Calico vient de mettre sur le marché (1999) deux projectiles non létaux. Des balles de calibre voisin des armes de poing et qui en rencontrant un obstacle se pulvérisent en lâchant un nuage de poivre (genre paint-ball) ; des munitions de la taille de grenade (30 ou 35 mm) qui possède sur leur extrémité un gel collant efficace qui permet lorsque le projectile rencontre une surface de rester coller puis d’envoyer ensuite une décharge de 50.000 volts qui « courcircuite » le système moteur chez l’homme (la victime ne peut plus contrôler ses mouvement ce qui entraîne une chute et un état de vulnérabilité total qui dure environ dix secondes).

Le CREL (centre de recherche et d’étude de la logistique de la police nationale) a développé un projectile (1997) de calibre 12 dont les effets dangereux sont supprimés au-delà de 150 m et les limitent au-delà de 80 m. Le projectile PAL à double structure, qui est propulsé à 350 m/s, comprend une âme métallique comparable aux perforateurs des munitions sous-calibrées et une coque en plastique dont la particularité est d’être déformable. Si la zone d’impact offre une résistance inférieure à celle d’un tissu biologique, c’est tout le projectile qui se fraie son chemin sur une distance de 10 cm. Si la dureté est supérieure à celle du tissu biologique (gilet par balle type II, portière), la coque en plastique libère le perforateur métallique (la flèche) qui profite d’un effet « marteau » pour effectuer la pénétration. Le recul est de 60% de celui d’une munition de type Brenneke.

 

La plus puissante munition connue en 1997 est celle utilisée par l’Anthis SLAM de calibre 20x110 mm dont le recul considérable est atténué par un système amortisseur placé au-dessus du canon et utilisant les gaz pour effectuer une action de contre recul et par un frein de bouche à trois étages. L’arme fonctionne en répétition manuelle, est longue de 133 mm et pèse 17 kg avec un bipied et une lunette 6x42. Le canon est long de 92 cm et la balle file à 850 m/s. C’est un fusil dit AMR (anti-matériel).

 

c) La 5,56 mm : une munition controversée

 

Le pouvoir vulnérant de la 5,56 mm.

Un projectile lorsqu’il pénètre dans un corps humain creuse un tunnel. La 5,56 mm quant à elle à la particularité de se fragmenter. La M193 fragmente environ 36 % de sa masse et la SS109 ou M855 à elle une fragmentation de 50%. Ce phénomène n’a lieu que sur les cent premiers mètres. La 5,56 mm n’est donc pas conforme aux conventions de la Hayes et de Genève d’où la légende de cette mystérieuse onde de choc meurtrière (après la « balle magique »). Selon ces conventions, une balle de guerre ne doit ni se déformer, ni se fragmenter dans le corps humain (si elle cautérisait en même temps se serait le top. Bientôt le paint-ball après les sacs de sables biodégradables !). La fragmentation est peut-être un avantage lorsque la balle pénètre dans le corps humain mais encore faut-il qu’elle y pénètre. Des expériences ont démontré que chaque fois qu’elle rencontre un obstacle, la 5,56 mm est soit déviée soit fragmentée. Un homme abrité derrière un simple buisson ne pourrait recevoir que des éclats et risque fort de ne pas être mis hors de combat. Abrité derrière une portière de voiture, il risque de ne pas être atteint. Après 100 mètres par contre, elle traversera la portière, le gars, le fauteuil et blessera un autre homme. Pour une 7,62 mm NATO ce phénomène n’existe pas et elle traverse la portière ou le buisson et se fichera dans le corps de l’ennemi. Néanmoins, la 5,56 mm ne se fragmente pas à tous les coups comme en atteste l’anecdote suivante : le chef d’un état africain se vit offrir un FAMAS. Notre homme désireux d’essayer sur-le-champ son nouveau jouet, se rendit à son stand de tir personnel installé dans sa résidence mais prévu pour les armes de poing. Les rafales qu’il tira non seulement traversèrent la cible mais aussi les matériaux placés en arrière de celle-ci et chargés d’arrêter les balles (la cible a pu ralentir suffisamment les balles pour passer le seuil de fragmentation ?). Le cuisinier qui avait eu la malencontreuse idée de passer dans le couloir derrière la salle au même moment stoppa une 5,56 au moyen de sa tête.

En 1970 le programme SAW (Squad Automatic Weapon) fut lancé. La munition devait être capable de percer un casque individuel à 800 m et une traçante devait laisser une trace visible jusqu’à 800 m. Le poids maxi de l’arme approvisionnée à 200 cartouches devait être de 9,6 kg et seule la 5,56 mm pouvait répondre à ce critère de poids. Les performances de la M193 étaient par contre plus que médiocres après 500 m. Ce fut la munition belge SS109 qui en 1979 remporta la course (face à la US XM777). Mais pour réaliser ses performances, la SS109 (M855 pour US Army) devait être tirée d’un canon rayé au pas de 178 mm alors que la plupart des FA étaient rayés au pas de 305 mm ce qui entraîne une perte d’environ 30 % de ses performances tout en restant supérieures à celles de la XM777. Le M16 A2 possède maintenant un pas de 178 mm.

GIAT est actuellement en train de développer une 5,56 mm dite à pouvoir de perforation amélioré (PPA) qui est capable de traverser 12 mm de blindage, autrement dit les VTT n’offrent plus de protection face aux armes légères de l’infanterie. La 5,56 n’est donc pas une si mauvaise munition que cela mais ce n’est pas encore la munition idéale. Un calibre plus petit doit être regardé avec une grande méfiance (de préférence s’orienter vers du 6 ou 6,5 mm). Mais dans n’importe quel cas, nous vous recommandons de ne pas lésiner sur les munitions si vous voulez mettre hors d’état de nuire un adversaire.

La 5,45 x 39 mm soviétique ne se déforme pas ni se fragmente mais par contre elle bascule deux fois sur elle-même sur une trajectoire de pénétration supérieure à 50 cm. Ce phénomène provoque des dégâts considérables. Idem pour la 7,62 mm OTAN mais elle ne fait qu’une bascule sur 50 cm. Les petits calibres ont aussi tendances à remonter après avoir pénétrer.

Armes utilisant le 5,56 mm :

-         Galil israélien (rayures : 6 à droite au pas de 305 mm)

-         Beretta AR 70/90 (pas de 178 mm)

-         M16 A2 USA (pas de 178 mm)

-         HK 33 allemand (178 voir 305 mm)

-         Steyr AUG 77 autrichien (228 mm)

-         SA 80 anglais (180 mm)

-         FAMAS G1 (228 mm)

-         FAMAS F1 (3 à droite au pas de 305 mm).

Le pas de 228 mm est un pas moyen permettant de tirer les différents types de munitions 5,56 mm existantes sans trop de pertes de performances.

 

 

 

5) Les silencieux

 

Une grande part du bruit de l’arme est causée par la détente explosive des gaz de propulsion dans l’atmosphère. Une autre part vient de la balle « sifflant dans l’air », notamment lorsque celle-ci est supersonique. Une troisième part vient du bruit du mécanisme en action (choc des pièces métalliques les unes contre les autres). Une quatrième part vient de l’impact des balles et des douilles.

L’arme parfaite serait donc un pistolet monocoup à culasse verrouillée avec une munition subsonique.

Pour rendre une arme la plus silencieuse possible, il faut que les gaz passent tous par le silencieux. Les revolvers sont donc impropres à l’utilisation de silencieux car il existe un jour entre le canon et le barillet nécessaire pour que la rotation du barillet se fasse avec le moins de frottement possible. Les gaz fuient par ce jour d’autant plus qu’ils sont bloqués à la bouche par le silencieux. Il exista toutefois un revolver, le Nagant, dont le barillet avançait lors du tir pour assurer l’étanchéité, mais il s’agit d’une exception (Lancé en fabrication en 1892 adopté en 1895 par les russes, cette arme conçu par un français avait ceci d’original que la balle était entièrement enveloppée par une chemise de métal et affectait une forme légèrement fuselée. Au moment du chargement, la cartouche dépassait légèrement à l’avant du barillet. En armant, tout le barillet se déplaçait vers l’avant, ce qui introduisait dans le canon l’extrémité de la cartouche. L’étanchéité était faite. Il exista en simple et double action en calibre 7,62 mm).

Tout le monde connaît le « bang » du franchissement du mur du son. Si vous désirez donc ne faire aucun bruit avec votre arme, il est impératif d’utiliser des munitions subsoniques. Vient ensuite le problème des armes automatiques en petits calibres dont les munitions réglementaires sont généralement supersoniques. Il existe deux solutions : soit utiliser des munitions de calibres identiques mais subsoniques (on augmente généralement le poids de la balle pour compenser la perte de vitesse afin de conserver le plus possible l’effet vulnérant) ce qui entraînera le plus souvent une baisse importante des qualités de l’arme (précision, portée, puissance) et des problèmes de réarmement car la pression dans la chambre n’est plus suffisant (à moins de changer le mécanisme : ressort moins puissant...) ; soit utiliser des silencieux adaptés pour absorber un maximum de gaz et diminuer d’autant l’énergie cinétique de la balle et donc sa vitesse mais ce système nécessite un volume important et donc un allongement de l’arme important ainsi que son poids. On peut supprimer l’allongement en trouant le canon sur toute sa longueur et en plaçant ainsi un silencieux fixe mais l’encrassage est rapide et l’entretien malaisé.

Toutefois, l’intérêt d’un silencieux avec l’utilisation de projectiles supersoniques n’est pas nul. Le « bang » sonique est une réaction à la masse d’air à haute vitesse repoussée par le projectile lors de son vol. Ainsi la source sonore est le projectile et non pas l’arme et ainsi la source sonore se déplace. Diverses expériences effectuées par l’US Army entre les années 50 et 70 nous indiquent que pour le tir d’une munition supersonique dont on a supprimé les bruits de départ, la perception de la position du tireur n’est possible que si l’observateur soit placé en arrière du tireur, dans l’axe de tir. Les autres observateurs ne pourront que repérer la direction générale et pour un observateur placé dans l’axe de tir et dans sa direction, il sera impossible de déterminer la direction de la source sonore. L’intérêt est de conserver les qualités balistiques de la munition et l’arme demande beaucoup moins de modifications (un filetage pour fixer le silencieux).

En ce qui concerne les bruits dus au mécanisme,  le mieux est d’utiliser des modèles d’armes spéciaux. Pour prendre en exemple le Heckler & Koch MP5SD, PM moderne à silencieux intégré dont la culasse est calée (une bonne chose pour le bruit mais aussi pour la précision des tirs en rafale) est équipé d’obturateurs en caoutchouc. Ils permettent en général le tir d’un ou deux chargeurs. Efficaces avec des munitions subsoniques, ils le sont moins avec des supersoniques et de plus le tir en rafale les transforme très vite en bouillie.

 

Un autre problème survient lors de l’utilisation d’armes équipées de silencieux. Si le canon est non fixe et si le silencieux est monté directement dessus, il augmente la masse en mouvement et donc le recul de l’arme et son relèvement. Il diminue aussi l’efficacité du ressort et peut entraîner des accidents de chargement fréquents. Sinon, il augmente le poids de l’arme et modifie son équilibre, il peut masquer les organes de visée. Le mieux est d’utiliser une arme spéciale avec silencieux intégré.

En 1998, Stopson a sorti un atténuateur sonore pour fusil de calibre 12.

 

 

 

6) Systèmes de réduction du recul

 

Les freins de bouche sont des orifices pratiqués près de la bouche du canon qui en permettant l’évacuation d’une partie des gaz dans d’autres directions que le prolongement du canon diminuent le recul de l’arme, ainsi que son relèvement. En contrepartie, la détonation est bien plus forte (sonorité) et le projectile reçoit un peu moins d’énergie. C’est le système le plus simple à mettre en place sur une arme et est surtout intéressant pour la diminution du relèvement de l’arme.

Il existe des compensateurs de recul additionnels pour de nombreuses armes de poings qui amortissent  et réduisent le recul. Ils sont composés d’un piston qui remplace la tige-guide du ressort principal. Le relèvement est sensiblement réduit et le choc sur la carcasse est réduit jusqu’à 90%. Le tir est ainsi plus agréable et la durée de vie de l’arme est rallongée. Les amortisseurs sont en acier inox fonctionnant avec des modules en polymère de forme spéciale.

Un autre système d’amortisseur créer par Stopson utilise les gaz qui sont déviés vers l’arrière dans un cylindre afin d’effectuer un effet de contre recul. Elle permet de tirer des munitions de 20x110 mm.

Pour calculer la vitesse de recul d’une arme, il suffit de prendre la quantité de mouvement du projectile et de la diviser par le poids de l’arme (Qm = m .V ==> V = Qm / m). Ceci est valable sans les compensateurs de recul. Il est reconnu que 5 m/s est un maxi pour que le recul d’un fusil de chasse soit acceptable.

 

 

 

7) Autres accessoires

 

Sig-Sauer a sorti en 1997 un système électronique nommé ACCU-COUNTER qui enregistre la date, l’heure, la direction et l’angle de chaque coup tiré avec une précision angulaire de 1 degré et stockant toutes ces informations jusqu’à 5000 coups (une espèce de « boîte noire »). Il affiche également le nombre de cartouches restantes dans le chargeur. L’intérêt pour les militaires réside dans le fait de savoir pour chaque arme combien de coups elle a tiré afin de prévoir l’entretien des armes et le remplacement des pièces critiques sujettes à bris ou à rupture.
La firme SIM-DCS a sorti en 1998 une visée optique composée d’une caméra et d’une véritable conduite de tir miniaturisée. Celle-ci prend en compte le calcul de la distance par télémétrie laser, la température, la pression atmosphérique, la mise à niveau de l’arme (stabilité dans le plan horizontal), l’effet de rotation du projectile et le vent de travers. Le calculateur balistique corrige automatiquement les valeurs en élévation et en dérive du réticule en tenant compte bien évidemment des autres caractéristiques de la munition. Toutes les informations peuvent être affichées sur un moniteur (relié par câble ou par radio) qui serait contrôlé par un chef d’équipe pour décider d’une intervention de sniper. Le système de visée d’une résolution de 500x582 pixels possède aussi un réglage automatique du contraste ou l’adaptation au niveau de la luminosité. Une interface PC permet encore la programmation de l’image de visée ou le changement de réticule en fonction des données relatives à l’intervention.

 

 

 

8) Les blessures

 

Les armes de guerre ne sont pas faites pour la chasse, car elles sont conçues pour blesser et non pour tuer. Voici des statistiques sur les blessures de guerre :

                        25% de mortelles,

                        15% de graves (fracture d’os),

                        60% de légères.

 

Si on utilise une balle molle avec peu de vitesse, on peut, en le touchant, paralyser un membre durant un court instant. Souvent pratiquer pour neutraliser et désarmer un malfaiteur.

 

Lorsqu’un projectile frappe une cible avec une force vive dépassant le double de son poids, il produit ce qu’on appelle un effet explosif. Cet effet peut se manifester de différentes façons. Des organes mous mais compacts (cerveau, foie, rate) ou remplis de liquide (vessie, estomac) sont tout comme les liquides qu’ils sont imprégnés, incompressibles. Ils réagissent au choc comme un corps dur. La boîte crânienne éclate littéralement et se vide par projection de matières cervicales, le foie ou la vessie reçoivent une violente commotion qui, sans doute par « rebondissement » se communique à tout l’organe, le broie et le déchire.

Quand un projectile (en plomb nu) arrive avec une énergie cinétique 2 fois supérieure au poids de la cible, et qu’il rencontre un os résistant, le projectile se déchire en même temps que l’os éclate. Les débris de l’un et de l’autre sont projetés quelquefois hors de la cible tout en causant d’irréparables dégâts dans les tissus qu’ils traversent. Une simple balle pleine en plomb mou arrivant dans ces conditions (F = 2P) cause des effets aussi extraordinaires et encore plus sûrs qu’avec une véritable balle explosive. En pareil cas le plomb durci se fragmente peut-être encore plus que le plomb mou, mais les effets sont quasi similaires.

Mieux que se fragmenter, une balle en plomb peut aller jusqu’à se pulvériser quand sa vitesse restante dépasse 300 m/s et ce quel que soit son angle d’arrivée

En tirant des gerbes de petits plombs, on diminue les risques d’effets explosifs car même si la cible est touchée par une dizaine de plombs, ce n’est pas d’une puissance de choc globale que la cible est victime, mais d’une très rapide succession de chocs. Le résultat n’en est pas moins la mort instantanée. Cela vient de la gerbe de plomb qui s’étale en longueur, de plus en plus à partir des premiers mètres au sortir du canon. Et d’autant plus que le canon est choké. En conséquence, les plombs n’arrivent pas simultanément sur la cible.

Toutefois, il peut arriver que même en tirant des petits plombs à distance normale, l’effet explosif se produise. Cela provient que soit par le fruit du hasard, plusieurs plombs frappent l’animal dans le même centième de seconde, soit que plusieurs plombs se soit agglutiner et forment une grappe de plombs dont l’énergie réalise la formule F = 2P.

A noter que l’effet explosif n’est pas nécessairement visible du côté de l’entrée du projectile, les dégâts étant le plus souvent internes. Et s’il y a sortie de débris, c’est du côté opposé qu’il faut chercher.

Ce n’est pas l’énergie cinétique qui tue, mais seulement le projectile et à condition qu’il atteigne un organe vital. La mort par sidération due au choc hydrodynamique ne peut se produire avec des gros calibres que pour des animaux de moins de 100 kg.

Le sanglier et le canard, même le cœur en charpie, ne meurent que quelques secondes plus tard, sans accuser le coup.

 

Calibres

.600

.577

.450

.405

8 mm

12

 

15,25 mm

14,8 mm

11,5 mm

10,5 mm

 

 

Poids de la balle (g)

60

50

31

19.5

15

37

V0 (m/s)

600

590

620

655

630

350

V25m

563

553

583

618

605

320

Poids du gibier en rapport avec la force vive

2400 kg

1950 kg

1300 kg

950 kg

750 kg

500 kg

Pénétration moyenne (cm)

90

80

87

68

90

23

Capacité meurtrière du projectile

10

9

6

6

4

9

La balle MF de calibre 12 permet d’arrêter sur-le-champ un sanglier de 160 kg et de l’abattre à cent mètres et à cette même distance, de briser les os d’animaux de 300 kg.

 

 

9) Les arcs

Le saule donne des arcs médiocres car il ne possède pas la puissante élasticité du frêne ou de l'if. Le noyer et le chêne sont trop cassants ; l'aulne trop faible ; le châtaignier convient assez bien. Pour les flèches, l'if convient fort bien car il est poison, notamment son écorce, le saule convient également, en particulier les jeunes pousses.